Souvenir souvenir

Publié le par les morels

aintenant que nous sommes bien installés à la campagne, il nous faut adopter les reflexes adéquats. Peu habitués à la nature nourricière, nous avons déjà laissé se gâter un ou deux kilos de tomates bien mûres dans le jardin, ce qui nous a, il faut bien l'avouer, attristés, nous qui n'arrêtions pas de râler pour des tomates « flotteuses » achetées chez le marchand à Paris.

C'est donc en contemplant les myriades de tomates vertes ne voulant plus mûrir (eh oui, nous sommes fin octobre...) qu'une image m'est revenue... Une image que j'avais jusqu'alors complètement occulté, et qui m'est tombé dessus aussi fort qu'une madeleine dans un tilleul-menthe : « proust ! ».

Me remettant à peine du choc, moi qui n'ai que très peu de souvenirs colorés de ma très tendre enfance, je m'assieds alors et repasse le film de ma mémoire : Je devais avoir 5 ou 6 ans, et j'avais -enfin, nous avions, mes parents et moi- rendu visite à ma grand-mère Nénette, qui habitait alors du côté du Raincy, dans le neuf-trois comme on dit maintenant. Je me souviens même que pour s'y rendre, il fallait descendre à la station de train « les coquetiers », ce qui déjà à l'époque me faisait marrer, bien que je ne sache toujours pas pourquoi.

Nénette m'avait alors fait goûter un truc assez rebutant pour un si jeune enfant : de la confiture de tomates vertes. (Imaginez : vous avez 5 ans, les légumes, déjà, c'est bof-bof, et vous vous rendez compte que les adultes qui vous entourent ont encore manigancé un stratagème digne de l'Odyssée pour vous forcer à bouffer des fibres... Mefiance...). Toute la scène est claire dans ma mémoire : le petit frigo, la cuisine, le salon, tout l'appart' ; mais, bizarrement, impossible de me souvenir du goût de la confiture...

Qu'à cela ne tienne ! Conjuguant mon envie de savoir sans limites, celle de ne pas laisser mes plants de tomates produire la vie pour rien, ainsi qu'un goût particulier pour l'aventure, je me lance dans une confiture de tomates vertes !


Il vous faut donc :

  • des tomates vertes

  • du sucre (800g pour 1kg de tomates, very light indeed...)

  • 1 citron non traité -bio c'est mieux- par Kg de fruits (si,si, comme me l'a précisé Véronique, c'en sont) (Ok --> je sors...)

  • 1 gousse de vanille

  • 1 verre de vin blanc (ou plus, en fonction des besoins)

  • des ingrédients au choix, pour voir ce que ça donne : moi, par exemple, j'ai mis aussi des figues sèches sur le conseil de la pompiste de chez T... qui a dit à Catherine que c'est vachement bon avec des figues sèches, donc, j'en ai mis, comment c'est trop cool la campagne.


Comment procéder ?

C'est là que ça se gâte : c'est un peu long... En premier, il faut bien laver les tomates, enlever les pédoncules, et les couper en quatre (les tomates, pas les pédoncules, sinon, ça va vous faire du boulot pour rien.).

Ensuite, il faut ranger tous les quartiers par ordre de grandeur sur une planche, en bambou de préférence. Il faudrait pouvoir ne faire que 4 rangs, mais 5 peuvent aussi convenir.

Cette étape n'est bien évidemment pas cruciale, mais qu'est-ce-que c'est joli une photo de tomates vertes bien alignées !


Pouf-pouf, jetez donc vos tomates dans une grande jatte, ajoutez le sucre, la vanille fendue et égrainée, les zestes des citrons ainsi que leurs jus, plus vos ingrédients optionnels : ici, figues, donc -merci madame la pompiste-, et zestes d'orange.

Laissez mariner l'ensemble -après l'avoir couvert, le sucre, ça attire bien les insectes...- pendant 24 heures. Pour patienter tout ce temps, buvez le vin blanc.


Le lendemain, donc, ah que allumez le feu sous votre casserole -ou, au cas improbable où je m'adresserai à des pros, sous votre bassine à confiture en cuivre- et faites cuire la mixture à petits bouillons jusqu'à obtention d'une belle couleur ambrée. Un petit coup de moulin à légumes, voire de mixer n'est pas réellement superflu,, allez-y donc gaiment !

vous remarquerez également que le carrelage mural de notre nouvelle cuisine est en parfaite adéquation avec la recette d'aujourd'hui... Bon, là pour la couleur ambrée, il faut attendre encore un peu...


Mettez en pots, fermez les couvercles et retournez les pots jusqu'à refroidissement complet.

Etiquetez-les comme il se doit :


...et rangez les loin, parce que franchement, après y avoir goûté, je trouve pas ça terrible terrible la confiture de tomates vertes. C'est probablement pour ça que j'avais enfoui ce souvenir dans ma mémoire...

Sinon, comme accompagnement de roquefort sur un bon pain au levain, c'est carrément pas pareil. Rien que pour ça, ça vaut le coup ! Et ça, je l'ai encore découvert grâce à ce merveilleux site qu'est Culinotests.


Bonnes confitures de tomates vertes...

Pour le Roquefort, c'est à 15 km de la maison, arrêtez-vous donc, on fera des toasts pour l'apéro...

Publié dans Miam

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