Mettez-vous au vert !

Publié le par les morels


Q
uand on commence à s'intéresser à un thème comme l'écologie, souvent l'on se sent déjà un peu coupable de ne pas l'avoir fait avant. C'est donc un peu penaud que l'on commence à faire quelques recherches sur internet.

Le petit soucis, je trouve, c'est qu'en plus de ce petit sentiment de culpabilité du début, on se heurte à un « mur ecolo » dont les briques sont ceux qui ont eu la même démarche que vous, mais il y a déjà quelque temps. Les trois-quarts des discours sont véhéments, peu pédagogiques, bref, pas vraiment facile d'accès, et tenus dans un langage un peu « baba cool » qui peut en rebuter plus d'un.

Si je vous parle de cela, c'est que depuis quelques mois maintenant, Catherine et moi essayons de contribuer -à notre niveau- aux efforts de préservation de « Notre Terre » (vous voyez ce que je veux dire pour le discours bab' ?). C'est malheureux, mais lorsque l'on commence à s'intéresser à ce que l'on peut faire, c'est une sorte de parcours initiatique: il faut chercher partout, faire attention aux informations bidon (c'est un principe sur internet : recoupez toujours vos informations ! ), et enfin, ranger sa susceptibilité, surtout lorsque vous vous voyez constamment pointé du doigt parce que vos habitudes alimentaires, ménagères -où que sais-je encore ?- sont en totale contradiction avec les préceptes de l'écologie.

Quand on veut apprendre à un enfant à écrire, on lui montre comment tracer des boucles, des traits, puis on l'aide à former les lettres.
Il me semble qu'on ne lui donne pas d'abord un stylo, qu'on lui dise de faire ce qu'il veut, et qu'on se mette à l'engueuler parce qu'il n'écrit pas comme il faut !!! On risquerait le blocage...

Bref, toute cette petite introduction pour vous dire qu'au hasard de mes promenades http-esques, j'ai trouvé une page qui m'a permis de me détendre un peu, en lisant des choses sensées, écrites d'une façon calme, raisonnée, et accessible. Il s'agit d'un entretien entre un journaliste et Claude Bourguignon. Claude Bourguignon est docteur es-sciences, directeur du Laboratoire d’Analyse Microbiologique des sols (analyse sur le terrain et au laboratoire, sur le plan chimique et biologique des sols agricoles afin d’aider les agriculteurs dans leur gestion sol en France, en Europe, en Amérique et en Afrique), ingénieur agronome (INA PG), membre de la Société d’Ecologie, membre de la Société Américaine de Microbiologie, enseignant à la première Chaire Française de Pédologie et de Microbiologie du sol (Beaujeu), auteur du livre : "Le sol, la terre et les champs" (Ed. La Manufacture/Sang de la Terre. 1989.), expert du sol auprès de la CEE. Le passage constant du terrain au laboratoire, de la politique au fondamental, lui permet d’avoir une approche globale du sol.

Je vais vous en citer quelques passages, mais je vous recommande la lecture complète de l'article.

Ce qui m'a le plus inquiété, c'est que l'entretien date de 1991, et qu'il fait référence à des études datées de 30 ans au moment de la parution... Cela fait donc au moins 45 ans que l'on s'intéresse à l'appauvrissement des sols, aux risques inhérents à l'agriculture intensive.

Personnellement, je n'ai pas l'impression que les medias de masse informent le public aux problèmes liés à l'écologie depuis 45 ans ; il me semble plutôt que ça fait un petit lustre1 seulement ; voire deux en étant optimiste...

Et depuis environ un an ou deux, à chaque journal télévisé, on vous informe de l'écologie, en vous faisant bien comprendre qu'il va falloir faire des efforts, payer plus, et tout et tout, mais que c'est de votre faute, parce que nous, les médias, on arrêtait pas de vous le dire....

EXTRAITS :

« La distanciation au niveau alimentaire est claire. Les gens ne veulent plus savoir qu’ils mangent la mort d’un animal. En conséquence, on leur propose une espèce de viande carnée, congelée, mise en sachet dans un bac. Les poissons ? Ils sont déjà panés. Les abattoirs sont présentés comme très hygiéniques. Les bêtes n’y souffrent plus... Il n’y a plus la moindre trace de meurtre. La personne peut donc manger la viande comme si c’était de la purée. Elle n’a pas l’impression de participer à un crime. Le steak haché type hamburger il faut beaucoup d’imagination pour rapprocher cela de la viande. Donc l’homme se sent complètement déculpabilisé et à ce moment il peut accepter que les bêtes soient élevées comme elles le sont : dans des camps de concentration absolument monstrueux. « 

« Et au début on a été raisonnable, comme dans la plupart des interventions humaines. Entre les deux guerres, on préconise 20 à 30 kilos d’azote à l’hectare. On ne viole pas les sols. Les rendements augmentent de façon spectaculaire. Et puis la loi du commerce augmentant, on est passé à 50, puis 100, et maintenant on en est à 248 kilos d’azote à l’hectare Aujourd’hui, c’est du délire. Je n’ai pas les positions extras des tenants les plus radicaux de l’Agriculture Biologique. Je trouve normal que par son intelligence l’homme comprenne les mécanismes vivants et les perfectionne. Mais quand on en arrive à mettre 248 kg d’azote à l’hectare sur le blé on délire. Du délire commercial. On abîme l’environnement et on abîme la santé des gens. «

vous trouverez l'intégralité de l'entretien


1 : Un lustre, c'est cinq ans. Ou alors, c'est un assemblage de matières, souvent courbées, qui servent de support à une ou plusieurs sources de lumière. Mais cela n'aurait pas de sens ici.

Publié dans Ecolo

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R
Oui tu as parfaitement raisons, les écologistes (pas les politiques, les scientifiques) tentent d'alerter des catastrophes qui nous attendent et qui, pour al plupart, ont déjà commencé, depuis les années 60 environ. Le discours n'a quasi pas changé mais la gravité de la situation elle oui.C'est parceque nous ne pouvons plus faire autrement que de le voir qu'on en parle. Les gens s'y intéresse parcequ'ils le vivent ! Malheureusement je crains personnellement que c'est bien trop tard, le point de non retour est atteint dans de nombreux domaines et le temps qu'il faudra pour inverser la tendance sera bcp trop long car nous devons tout revoir et d'abord et avant tout notre systèmle économique mondial.Tout ce que l'on peut faire c'est limiter la casse (individuellement et collectivement) en espérant que cela soit suffisant. Je suis aussi d'acord sur ton analyse des forums écolo, certaines personnes peuvent être considéré comme des intégristes intolérants sans aucun doute. Il faut passer outre ;)
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